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Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : dim. 6 oct. 2019 10:42
par Guy Bonnardeaux

Dernier message de la page précédente :

Vous l'avez peut-être vu hier au journal de FRANCE2, Hugues Aufray fête ses 90 ans, toujours bon pied bon oeil, chanteur, peintre, sculpteur, les chevaux, etc... et repart en tournée :pouce: Fabuleux :pouce:

C'est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau
Hisse et ho, Santiano !
Dix-huit noeuds, quatre-cent tonneaux
Je suis fier d'y être matelot

...

https://www.youtube.com/watch?v=yer3mE8b17A

Il a beaucoup fait pour faire connaître Bob Dylan dans les pays de langue française, je me souviens que c'est lui qui avait attiré mon attention sur cet immense poète et musicien devenu une de mes idoles avec des adaptations françaises de chansons de Bob, dont celle qui suit :

https://www.youtube.com/watch?v=cQgxEbRZeHU

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : dim. 6 oct. 2019 14:08
par Back Door Man
J'ai beaucoup aimé surtout dans ses premiers titres comme celui-ci ainsi que Céline, Steeball pour ne citer qu'esux mais je dois aussi admettre qu'il a fait quelques trucs pas terribles. MAis dans l'ensemble allez 19/20 ;)

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : dim. 6 oct. 2019 15:28
par Guy Bonnardeaux
D'accord :)

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : lun. 14 oct. 2019 12:39
par Telly
Un concert exclusif d'Iggy Pop a été diffusé en direct sur France Inter. Si vous voulez le voir rendez-vous ICI.
Si vous avez un problème de droit dites-le moi.

Telly ( :pouce: )

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : mar. 15 oct. 2019 07:55
par Back Door Man
Super :pouce: Merci JF :)

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : mar. 15 oct. 2019 13:22
par Guy Bonnardeaux
Oui, merci :pouce:

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : lun. 21 oct. 2019 13:54
par Guy Bonnardeaux
Je viens de terminer la bio en anglais de John Mayall. Superbe. Je vous prépare un texte à son sujet dans le cadre du chapitre consacré à John dans mon ( futur ) espéré bouquin...

Je lis actuellement Wild Tales, les souvenirs de Graham Nash ( Hollies, Crosby, Stills & Nash ), je vous en écrirai un compte-rendu en temps voulu...

Dans son récit, Graham cite un tas de disques, de groupes, de chanteurs, ... et cela donne pas mal de souvenirs qui me reviennent et aussi quelques découvertes.

Ainsi, Joey Dee & The Starliters. Les plus anciens d'entre nous s'en souviendront, c'était un groupe américain qui a "cassé la barraque" en 1961 avec le twist. Joey Dee apparait dans son propre rôle dans un film qui avait remué pas mal, je m'en souviens encore... Avec Peppermint Twist, Ya Ya, etc... Voici l'affiche du film :

https://en.wikipedia.org/wiki/Hey,_Let% ... poster.jpg

avec notamment ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=7WIvZu4dPQQ

Cela parait naïf aujourd'hui, mais à l'époque c'était une folie...

Et bien, je ne le savais pas, mais Joey Dee et son groupe sont devenus par la suite, beaucoup ont connu ce nom certainement, les Young Rascals avec notamment ceci qui avait fait un tabac :

https://www.youtube.com/watch?v=falI0ba ... AJ&index=8

Graham cite encore ( parmi un tas d'autres ) le tube d'un inconnu à l'époque nommé Keith , j'avais aimé cette chanson agréable qui fut un gros hit dans les sixties :
https://www.youtube.com/watch?v=1TL-F5iLo28

Pour en revenir aux Hollies, c'était une usine à tubes. Mon favori :
https://www.youtube.com/watch?v=It75wQ0JypA

mais il y en a eu beaucoup et ces titres diront pas mal de choses sans doute à bien d'entre vous :
Image si vous n'avez pas les disques, cela vaut la peine de faire une petite écoute sur you tube...

Après les Hollies, Graham a fondé avec Stills et Croz, Crosby, Still & Nash ( + Young parfois ) et cela, c'était encore autre chose mais je les évoquerai dans un chapitre spécial.

So long, chaps !

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : ven. 1 nov. 2019 10:16
par Berengere
J aime et vous?
https://youtu.be/dA8AwP0vN8g

Souchon

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : ven. 1 nov. 2019 21:11
par Telly
Berengere a écrit :
ven. 1 nov. 2019 10:16
J aime et vous?
https://youtu.be/dA8AwP0vN8g

Souchon
Grand fan bien sûr ! L'album tourne en boucle dans ma voiture.

Telly ( :pouce: :pouce: :pouce: :pouce: )

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : ven. 8 nov. 2019 17:05
par Guy Bonnardeaux
Crosby, Stills & Nash… & Young

D’abord, il y eut les Hollies, du côté de Manchester…
Image Graham Nash et Allan Clarke sont inséparables et sont tous les deux des admirateurs inconditionnels des Everly Brothers. Une attirance musicale d’importance puisque dans tout ce qu’ils font à l’époque comme dans tout ce qu’ils feront plus tard, ensemble ou séparément, les belles harmonies vocales sont une constante.

Graham et Allan chantent ensemble depuis toujours. Au départ un duo, ils rassemblent au fil du temps divers petits groupes avant d’en arriver dès 1962 à créer les Hollies avec trois autres musiciens, signer un contrat avec Parlophone et devenir une véritable usine à tubes.

C’est un groupe dans la lignée du Merseybeat. Un ensemble qui va durer et après de multiples changements de personnel, entrer dans le très espéré Rock and Roll Hall of Fame en 2010. Les Hollies ne disparaîtront pas avec les changements de modes comme bien d’autres qui se contentent d’enregistrer des reprises. Originaux, talentueux, inventifs et harmonieux, ils partageront, au niveau du pop-rock anglais, le plus haut niveau avec les Beatles, les Rolling Stones, les Kinks ou les Who.

Leurs succès sont nombreux et restent encore dans l’oreille de beaucoup, comme la mienne. De jolies chansons comme Carrie Anne, On A Carrousel, Stop Stop Stop, King Midas in Reverse ou Bus Stop

https://www.youtube.com/watch?v=sWh0DOAfc7A

Vers 1968, Graham Nash commence à se sentir à l’étroit dans le groupe. Il veut progresser musicalement et au contraire de ses comparses, ne plus se contenter d’écrire des succès gentillets et aborder d’autres univers.

Son avenir musical n’est plus en Angleterre mais à Los Angeles, dans Laurel Canyon…

Aux Etats-Unis, en 1964, un grand groupe, les Byrds, sort un single exceptionnel, une reprise de Bob Dylan, Mr Tambourine Man.

https://www.youtube.com/watch?v=gYLKlgalHMs

Un disque qui fera le tour du monde. David Crosby ( le guitariste à la cape sur le clip ci-dessus ) fait partie de ce groupe dont il est l’une des voix d’exception. Il n’a pas sa langue en poche David – ce qui ne l’aidera pas toujours – et n’hésite pas à déclarer qu’enfin, grâce à ce texte de Dylan, la poésie entre dans la musique rock…
Image Il y a une similitude entre les Byrds et les Hollies. Les voix. Les harmonies vocales de toute beauté. Et comme un signe du destin, de l’autre côté de l’océan, Crosby est à l’instar de son futur compère Nash, un admirateur des Everly Brothers…

David est un personnage. Grande gueule, grand séducteur, adepte invétéré de la fumette et de toutes les expériences – ce qui va lui jouer bien des tours – il n’hésite pas non plus à interpeller le public lors de concerts, à disserter sur la politique du temps et l’esprit hippie naissant, attitudes qui agacent Jim/Roger McGuinn et les autres membres du groupe qui finiront par le virer.

Crosby touche pas mal de royalties en quittant les Byrds, et en marin accompli et passionné qu’il est depuis son plus jeune âge, il s’offre un magnifique schooner, le Mayan, son point d’ancrage, un navire où il peut se ressourcer, se réfugier…

http://testpressing.org/2014/01/david-c ... the-mayan/

C’est sur ce bateau que fut prise la photo de pochette de l’album CSN de 1977…
Image Stephen Stills fonde le Buffalo Springfield en 1966 et le groupe casse littéralement la baraque avec For What It’s Worth au son inhabituel. Les paroles en sont engagées puisque Stephen a expliqué avoir écrit ce texte en réaction aux émeutes entre jeunes et forces de police après la fermeture d’un club de L.A. C’est une chanson qui fera aussi partie des hymnes anti-guerre du Vietnam.

https://www.youtube.com/watch?v=DIoKr9VDg3A

Buffalo Springfield est un super groupe qui propose une musique forte mélangeant rock, blues, country, folk…mais c’est aussi, comme souvent hélas, un groupe à problèmes au sein duquel les égos entrent constamment en conflit.
Image Neil Young, génial guitariste, chanteur, compositeur a rejoint le groupe pour apporter une seconde guitare et ses compositions mais il est lui aussi d’un caractère difficile. Ombrageux, entier, imprévisible, il quitte ses compères en pleine tournée ou durant des séances d’enregistrement, disparait un temps avant de revenir… et de repartir. Entre Stills et lui, le conflit est constant et le groupe finira malheureusement par se déliter…Ses membres lanceront d’autres aventures musicales country-rock comme Poco par exemple.

Les choses en sont là quand Graham Nash débarque à L.A. chez Cass Elliott, chanteuse au sein des Mama’s & Papas. Cass est une célébrité dans Laurel Canyon où, à l’instar de celle des Canned Heat dans la même ville ou du Grateful Dead à San Francisco, sa maison est ouverte et accueillante. L’époque est bouillonnante artistiquement dans le quartier et les arrivées et rencontres incessantes.
Image C’est chez elle que notre Hollie en rupture de Royaume-Uni rencontre David Crosby et Stephen Stills un jour qu’ils travaillent une chanson de Stills qui marquera son temps Suite : Judy Blue Eyes… Une chanson consacrée à la relation du guitariste avec la chanteuse Judy Collins.
https://www.youtube.com/watch?v=cMJug2iz3NA Graham est intéressé et se joint aux deux Américains pour les chœurs. Et c’est pour le trio une révélation. Les harmonies que réussissent les trois chanteurs sont tout simplement superbes, parfaites.

Jouer et enregistrer ensemble est donc une évidence et Crosby, Stills & Nash, une aventure musicale de grande envergure prend son envol…

Ahmet Ertegun, le célèbre producteur d’Atlantic notamment de disques soul, a toujours aimé le travail de Stills avec Buffalo Springfield et il ne peut qu’être enthousiasmé par ce qu’il entend. Le trio, augmenté d’un drummer, enregistre alors un album qui demeure, aujourd’hui encore, l’un des disques phare de cette époque dite hippie.

Chacun des trois membres apporte ses propres compositions et la fusion de ces musiciens talentueux produit une musique unique en son genre pour le temps, originale, belle, limpide, aérienne mêlant douceur acoustique et envolées électriques.

J’ai le sentiment que cet album, à l’instar de certaines merveilles des Beatles et de quelques autres, ne vieillira jamais. A chaque écoute, on l’aime plus encore, le temps n’existe plus, l’auditeur part en voyage…

La pochette est demeurée célèbre avec cette photo prise devant une vieille bicoque du quartier. Elle est née d’une anecdote. L’épreuve développée montrant les trois amis assis sur le sofa déglingué dans un ordre différent de leur nom de groupe, toute l’équipe retourne sur place le lendemain de la prise pour la refaire dans le bon ordre et découvrir que la masure a été démolie en quelques heures. La pochette montre donc Nash, Stills & Crosby…
Image Les concerts se succèdent, les shows dans les grands stades devant des milliers de spectateurs se multiplient.

Pour le second disque, Ertegun, toujours nostalgique du Buffalo Springfield, insiste pour que Neil Young rejoigne le trio et ses arguments ont finalement raison des réticences de Stills.

Neil Young apporte évidemment beaucoup par ses compositions, son jeu de guitare mais aussi une série de désaccords. Le groupe devient Crosby, Stills, Nash & Young et sort l’album Déjà vu qui offre lui aussi quelques perles, même si le ton est quelque peu différent du premier disque, l’apport du Loner canadien étant évidente.
Image Déjà Vu est un gros succès et il compte notamment une chanson écrite par la célèbre chanteuse-compositrice-peintre Joni Mitchell, résidente elle aussi de Laurel Canyon et devenue la compagne de Graham Nash.

Le succès est assuré mais comme toujours, les problèmes relationnels viennent perturber la sérénité de l’équipe.

Neil Young mis à part, la Marijuana, la cocaïne, l’alcool, les fêtes prennent de plus en plus de place dans le groupe, notamment dans le chef de David Crosby, frappé d’une terrible peine après la perte de son amie victime d’un accident de la route.

Le musicien vivra durant des années des drames occasionnés par ses addictions et ces dernières auront un gros impact sur sa santé physique et financière à une époque.

Il faut ajouter à cela les allers et les retours de Neil qui poursuit d’ailleurs dans le même temps des carrières prolifiques parallèles en solo ou avec son groupe Crazy Horse ou le caractère irascible de Stephen Stills qui veut contrôler de A à Z tout le processus des enregistrements. Et puis il y a les coups de gueule que pousse de temps à autre le placide Graham devant ce foutoir...

Le succès du groupe ne se dément pourtant pas tant ces musiciens sont excellents et sont de grands compositeurs impliqués dans les problèmes de leur temps.

La vie du groupe n’est pas un long fleuve tranquille hélas. Elle est émaillée de départs, de retours, d’engueulades, de réconciliations… Elle produit aussi quantités d’enregistrements solos des uns et des autres et ce sont pour la plupart de bons disques.

Comme ceux de Stills, Young et le superbe album de David Crosby qui pour moi, est une autre pierre angulaire de cette période d’optimisme hippie. Nash réalise aussi des enregistrements personnels ou en duo avec son ami Crosby.
Image Le troisième disque du groupe réuni est un double live proposant une partie acoustique et un volet électrique. 4 Way Street. Un grand album, double, qui restitue exactement le son des concerts présentés. Stills avait souhaité retravailler ce son, une manipulation que les trois autres ont refusée et c’est donc bien la musique telle qu’elle a été jouée que l’on trouve ici.
Image Il y aura évidemment Woodstock où la performance du groupe sera des plus honorables en dépit du contexte difficile.

CSN & Y ont dès le départ milité pour les causes anti-guerre du Vietnam, les contestations étudiantes, le rejet des politiques à la Reagan en Californie et de Johnson ou Nixon. Plus tard, l’écologie, le refus du nucléaire… Des idées, des combats qui aboutiront à de grandes chansons comme Chicago et bien d’autres…

Les difficultés seront toujours présentes pour toutes les raisons détaillées plus avant mais les séparations, les brouilles seront la plupart du temps gommées par l’envie de faire de la musique ensemble et l’apport des uns aux autres pour leurs enregistrements respectifs.

Périodiquement, le trio ou le quatuor se réunira pour sortir un bon disque et repartir en tournée…
Image Au-delà des compositions souvent exceptionnelles, des textes intelligents, des musiques dont on redemande, je retiendrai aussi comme je l’ai déjà mentionné, les merveilleuses harmonies vocales offertes par ces musiciens d’exception.

A mon sens, mais c’est une opinion personnelle, à ce niveau, Crosby, Stills, Nash & Young sont au sommet, avec les Beatles, les Byrds les Bee Gees et les Beach Boys…

Crosby, Stills, Nash & Young demeureront de toute manière dans l’histoire de notre musique l’un des plus grands groupes qui ont partagé avec nous ( et pourquoi pas, partageront encore dans l’avenir ) de très beaux disques parmi les plus belles gemmes de la musique rock et country rock…

Re: You can't stop the Music playin'on ( ou petit voyage dans no

Posté : lun. 11 nov. 2019 07:52
par Back Door Man
Merci Guy pour cette nouvelle chronique qui m'a appris de nombreuses choses car, je ne sais pas pourquoi, je suis passé un peu à côté de CSN & Y :)